11
Janvier
Je
me réveille d’un lourd et long silence; J’entrevois le faisceau
lumineux par lequel ma pensée découvrira ses ailes; Il est temps de
rompre le cirque infernal de l’immobilisme de ma pensée;
Bien
trop longtemps j’ai voulu plaire, séduire alors je me suis tue;
Désormais je ne laisserai sortir de ma bouche que la vérité, du
moins je jure de ne plus mentir.
Sans
vouloir me nuir, j’ai trop souvent proférer des paroles légères,
attendrissantes, hyppocrites; ce n’est plus possible, je ne me
retrouve plus dans cet étalage, de couleurs différentes des
profondes nuances de mon esprit, mon maquillage s’éffiloche, ma
bouche se dénoue, mon language se fait pur et sans bavure.
J’ai
tout essayé pour faire comme les autres, être transparente, ça n’a
pas marché; J’ai beau essayer de porter des talons aiguilles, de
m’habiller comme une jet setteuse, de mâcher du chewing gum comme
une haoussa, je reste une ovnie parmi tant d’autres.
La
question est-elle de savoir pourquoi j’ai perdu mon temps? Non je
crois pas; C’est plus une question du genre : qu’en-est-il sorti
de mon travestissement? Effectivement, j’ai beaucoup appris en me
prostituant sous une identité étrangère, j’ai appris que je suis
capable d’être ce que je ne suis pas. De dire ce que je ne pense
pas. D’aimer ce que je déteste le plus au Monde.
J’ai
compris que l’humanité est complexe, et qu’il faut comprendre
sous quel angle, sa voracité devient dangereuse et captivante.
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