Et je ne crève pas

 

Et je ne crève pas  Mam KA

crédit Kemi Adeyemi Wilson

Ressentir la douleur du racisme au quotidien me déshumanise, m'alourdit et me révolte

Subir le racisme et le sexisme au quotidien m'emprisonne dans un genre et une couleur que je n'ai pas choisi

Si je le pouvais je choisirai d'être vue simplement comme une personne sans origines ni genre

mais je suis pragmatique, la société n'est pas prête !

Elle préfère encore commémorer des racistes et des sexistes au nom de la République

Souvenez-vous que les chiens ne font pas des chats

Je reconnais dans les yeux de mes sœurs la douleur que c'est d'être vue comme une femme de couleur autrement dit une proie facile, le fantasme du colon, la copine ostracisée accessoire qu'on ignore dans son identité pour ne pas se sentir coupable d'être privilégié

Je rêve de briser ce désespoir qui nous transperce à chaque fois que des suprémacistes tente de nous faire culpabiliser en nous jetant au visage leur fausse grandeur universaliste

Je ne serai jamais universaliste, je suis une minorité visible, une personne progressiste

Réfléchir à mieux vivre avec mes camarades volontaires pour une société meilleure est mon idéal

Imaginer qu'après tout, l'humanité mérite ce qui lui arrive m'est insupportable

Je ne gâcherai pas ma vie à subir sans rien faire, à pleurer sans rien dire pour être acceptable par toutes et tous !

Souvenez vous le serpent ne se mord pas la queue

Je reconnais la résistance active de mes sœurs racisées toujours plus pauvres, exclues parce qu'elles portent le voile ou des dreadlocks, invisibiliser dans l'histoire alors qu'elles sont membres actives de la société. Le féminisme intersectionnel, est celui qui lutte à la fois contre le racisme, le patriarcat, le validisme, le capitalisme et le génocide environnemental.

Nous sommes capables de vivre mieux sur cette Terre, soyons dignes et unies face à l'obscurantisme.

Délivrons notre époque, des sommes d'ignorances, de la colonisation, de la banalisation des violences faites aux femmes.